La SNCF a encaissé en 2005 un bénéfice record de 1,4 milliard d’euros. Elle va par ailleurs dépenser 350 millions d’euros dans les 4 années qui viennent pour faire rénover par le couturier Christian Lacroix l’intérieur de ses TGV.
Dans le même temps, elle refuse qu’en Bretagne, au Pays Basque et en Catalogne, les langues bretonne, basque et catalane puissent être affichées et utilisées dans ses gares et trains, avec comme argument le coût du bilinguisme !
Or combien coûtent quelques annonces haut-parleurs bilingues ? Des plaquettes horaires bilingues déjà traduites ? Un dispositif pour que nous, usagers bretonnants, puissions utiliser le breton avec les guichetiers bretonnants des gares du Tregor ? Bien peu, surtout au regard des sommes engrangées par la SCNF…
C’est donc pour dénoncer l’attitude cynique et hostile de la SNCF face aux langues minorisées et figurer l’état critique de la langue bretonne (elle est classée depuis 2002 par l’UNESCO parmi les langues en danger sérieux d’extinction) qu’une dizaine de membres d’Ai’ta ! se sont étendus pendant une demi-heure sur le sol de la gare de Morlaix vendredi soir en signe de protestation.
Nous pouvons continuer à faire vivre la langue, mais à condition qu’on la sorte de son confinement actuel. Sa présence dans la vie publique, notamment dans les gares, est indispensable dans ces conditions. En s’y opposant, la SNCF contribue au déclin du breton.
Par conséquent, notre collectif trégorrois Ai’ta !, pour la défense de la langue bretonne, est plus que jamais déterminé à faire évoluer la position de la SNCF par des actions non-violentes répétées et la dénonciation de cet état de fait.