04
Nov
2014

Du bruit pour l’inauguration de la gare de Plouaret

Ce mardi 4 novembre, à l’occasion de  « l’inauguration » de la gare à Plouared-Trégor, le collectif Ai’ta !, pour la défense et le développement de la langue bretonne, est venu exprimer sa colère au moyen de sifflets et autres instruments de cuisine. En effet, durant près de dix années le collectif a agit avec pédagogie pour réclamer de pouvoir utiliser la langue bretonne dans ces lieux publics, mais le résultat n’est pas aujourd’hui à la hauteur.

Plus d’informations et de photos à venir, mais voici déjà le contenu du tract distribué à cette occasion :

Mendier…

Cela fait dix ans que nous mendions. Dix ans pendant lesquels notre collectif a multiplié les lettres, les demandes de rendez-vous, les actions de sensibilisation. Dix ans au cours desquels nous avons dépensé des centaines d’euro pour rendre bilingue avec nos autocollants les signalétiques des gares. Simplement pour que la langue bretonne puisse être visible et soit valorisée dans ces lieux publics.

Mais non. Pas d’annonces en breton, pas de possibilité de choisir le breton aux automates, pas un mot de breton visible ou audible. Et nos autocollants, arrachés systématiquement.

Aucune discussion possible. Toujours la même morgue. Mettre en valeur la langue bretonne est insupportable à la SNCF, tandis que le Conseil Régional de Bretagne fait semblant d’être au chevet de la langue bretonne. En réalité, nos élus s’en foutent aussi.

A mes grands parents, on a dit que leur langue bretonne les handicaperait toute leur vie. A mes parents, on a dit que la langue bretonne ne servait plus à rien. A moi maintenant, on me dit que la langue bretonne n’a pas sa place dans les lieux publics. Le discours change. Le mépris et l’hostilité restent. Et en attendant, on a bousillé un trésor de langue parlé pendant plus de mille ans par des générations et des générations, ici, sur ce bout de Terre…

Et on nous contraint à mendier, pour qu’on daigne nous octroyer des miettes… nous qui voulons juste faire vivre notre langue. Mais la SNCF s’en fout. C’est de la thune qu’elle veut. Et les langues, elle les aime, mais seulement si elles rapportent un max. On met de l’anglais, de l’espagnol, de l’allemand dans les gares bretonnes, dans les automates… et on envoie chier les Bretons qui ont le malheur de demander que leur langue soit prise en compte et respectée.

La langue bretonne ne vaut rien. Nous le savons tellement bien de l’avoir toujours entendu. Merci à la SNCF pour nous le rappeler tous les jours. Merci aux élus bretons pour leur hypocrisie. Sauf qu’à force de mépriser les gens et leur culture, on s’expose.

L’image de la SNCF et des élus complices, on va la soigner !

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