25
Sep
2015

Pacte d’avenir pour la Bretagne : 14 avancées pour la langue bretonne ?

Alors que le Pacte d’avenir pour la Bretagne signé en décembre 2013 par Jean-Marc Ayrault, premier ministre à ce moment-là, annonçait « une convention spécifique » sur la langue bretonne, on apprend que celle-ci devrait enfin voir le jour cet automne. Dans cette perspective, le collectif Ai’ta !, pour la défense et la promotion de la langue bretonne, formule ses attentes pour que ladite convention soit à la hauteur, et non de la poudre aux yeux avant les élections régionales.

Pour rappel, le texte signé en 2013 indiquait que la convention « portera notamment sur la formation et le recrutement d’enseignants des langues de Bretagne, sur le développement de l’enseignement bilingue ainsi que sur le soutien à l’action de l’Office de la langue bretonne, établissement public de coopération culturelle. La convention encouragera le développement de l’usage de ces langues dans la vie quotidienne. »

Les 14 attentes du collectif Ai’ta ! pour une convention marquant de véritables progrès :

  1. Atteindre 10 heures de programmes en langue bretonne diffusés chaque semaine à des heures de grande écoute sur la télévision publique ;
  2. Installer une signalétique bilingue français-breton sur les routes nationales de Bretagne, comme c’est le cas sur de nombreuses voies départementales et communales ;
  3. Développer la place de la langue bretonne, tant à l’oral qu’à l’écrit, à la SNCF et à la Poste (signalétique bilingue complète et paritaire), dans les services publics (Pôle emploi, Chambres consulaires, Scènes dites nationales…) ;
  4. Atteindre 5 heures par jour de programmes variés en langue bretonne diffusés sur la radio publique, et développer les fréquences des radios associatives en langue bretonne sur l’ensemble des 5 départements bretons ;
  5. Faire évoluer les règles de l’enseignement bilingue : suppression du seuil pour l’ouverture d’une nouvelle classe, nommer un poste entier par cycle (maternelles, cycle 2 et 3) pour les écoles en zone urbaine et pour toute nouvelle création de poste ou de classe bilingue, acter un engagement de la création d’un poste pour 3 ans. ;
  6. Missionner l’Office Public de la Langue Bretonne pour l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de développement pluriannuel de l’enseignement bilingue et de l’enseignement de la langue bretonne pour une adoption d’ici 2017, comme le fait déjà l’Office public de la langue basque ;
  7. Développer les sites de proximité pour la formation des futurs enseignants bilingues et mettre en place un pôle de formation bilingue dans chaque Université pour les futurs enseignants bilingues. Porter à 20 % minimum le nombre de postes bilingues ouverts au concours dès 2016 et à 40 % au terme de la convention, soit en 2020 ;
  8. Développer au sein des ESPE (Ecoles Supérieures du Professorat et de l’Education) et des Universités chargés de la formation initiale des enseignant, un module d’initiation aux langues et aux cultures de Bretagne pour l’ensemble des futurs enseignants monolingues ;
  9. Généraliser l’initiation à la langue bretonne tout au long du primaire en le proposant à toutes les écoles, et atteindre, d’ici 2021, 3 heures par semaine à l’image de la Corse ;
  10. Renforcer le soutien à l’enseignement associatif par immersion proposé par le réseau Diwan (financement de Kelenn et de l’accueil des élèves du second degré en internat, mise en place d’un dispositif de pérennisation des employés non enseignants…) ;
  11. Développer un nouveau service au sein de l’Office Public de la Langue Bretonne afin de traiter des nouvelles technologies ;
  12. Augmenter l’enveloppe annuelle d’aide pour les formations longues afin d’atteindre 500 personnes aidées chaque année dès 2016 ;
  13. Organiser une campagne « Quêteurs de mémoire – Klaskerien ha treizherien soñjoù » à l’échelle de la Bretagne ;
  14. Création d’au moins une crèche et d’un centre de loisir en langue bretonne par canton et formation de personnel bilingue compétent.

Le collectif Ai’ta ! vient d’adresser ses attentes au président de la région Bretagne. Elles ont également été transmises aux différentes formations politiques du Conseil régional, ainsi qu’aux candidats actuellement déclarés aux élections régionales de décembre.

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