26
Nov
2015

Elections régionales : quel programme pour la langue bretonne ?

Les élections peuvent être des périodes intéressantes pour faire avancer le développement de la langue bretonne dans la mesures où les candidats réfléchissent à leurs projets et prennent des engagements nouveaux, pour peu qu’on les y poussent… Le collectif Ai’ta! a adressé des propositions aux candidats en lice en région Bretagne sous forme d’un questionnaire. Nous venons également de parcourir les sites internet des 11 candidats pour prendre connaissances de leur programme pour la langue bretonne, et nous vous proposons donc un tour d’horizon exhaustif… (selon l’ordre officiel)

11. Renégocier la convention spécifique sur les langues de Bretagne entre l’État et la région Bretagne pour une politique linguistique cohérente en faveur de la langue bretonne dans l’enseignement en intégrant les établissements immersifs Diwan dans un service public local avec un lycée Diwan dans chaque département. Renforcer la formation professionnelle et la présence de la langue bretonne dans les médias et dans la vie publique pour construire l’officialisation de la langue bretonne. Brezhoneg ofisiel eus Brest betek Klison !

UNE POLITIQUE LINGUISTIQUE VOLONARISTE :

Dans la poursuite de l’action engagée depuis 2004, réactualisée et renforcée en 2012, qui a donné des résultats, nous souhaitons amplifier notre action

→ Nous réaliserons une enquête sociolinguistique approfondie afin de connaître au mieux la situation du breton et du gallo et pouvoir agir plus efficacement. En effet, ce n’est qu’en connaissant la situation d’une langue, ses points forts et points faibles, que l’on peut mieux adapter la politique linguistique. Cette enquête pourrait être renouvelée tous les 5 ans.

→ Nous nous engageons à ce que l’objectif de 20 % de postes au concours bilingues soit atteint dès la promotion 2017.

→ Nous soutiendrons la création d’un second lycée Diwan dès 2016.

→ Nous soutiendrons la création d’une agrégation en breton. Concernant les nouvelles technologies, nous nous engageons à mettre ce secteur au cœur de notre action aussi bien pour le breton que pour le gallo. Nous investirons notamment afin de mener à bien la synthèse et la reconnaissance vocale de la langue bretonne.

→ Nous continuerons notre politique en faveur de la transmission. D’ores et déjà, nous savons que la demande est forte afin d’augmenter les places régions pour les formations longues. Nous nous y engageons.

→ Nous demanderons que soit réuni le comité de suivi Etat-Région prévu par la nouvelle convention et nous serons particulièrement attentifs à ce que l’ensemble des projets de nouveaux sites portés par l’OPLB et les associations de parents d’élèves puissent obtenir un avis favorable à l’ouverture.

→ Nous agirons pour créer une filière universitaire permettant une certification pour le gallo.

→ Nous accompagnerons la mise en place d’une structure de coordination pour le gallo

→ Nous maintiendrons les bourses Skoazell et le dispositif Desk.

→ Enfin, nous continuerons notre politique de développement de la visibilité des langues de Bretagne dans l’espace public.

Notre stratégie :

– Renforcer le désir de langue, c’est encourager la pratique dans tous les secteurs : enseignement, création artistique, média, économie, vie publique… Pour lors, les campagnes de sensibilisation, bien qu’utiles, sont trop orientées vers la « sauvegarde » du breton. Certes, on trouve de brillantes exceptions réalisées notamment par l’Office Public de la Langue Bretonne. Toutefois, l’enjeu central n’est pas seulement de « sauvegarder » cet exceptionnel patrimoine mais bien d’envisager la langue bretonne comme une ressource stratégique et économique hors-norme.
Pour nous, il s’agit d’un enjeu stratégique, de grande portée économique et sociale, voire sanitaire, pour permettre à des jeunes d’être bien dans leurs territoires, un peu comme on est bien dans sa peau. Des moyens essentiels doivent donc être ici alloués pour gagner la bataille de l’opinion en démontrant aux populations les bénéfices pluriels générés par la présence d’un enseignement créant une jeunesse bretonne, diplômée et polyglotte.

– De façon plus concrète, l’action médiatique est essentielle. Pour lors, malgré l’énergie considérable déployée par différents acteurs (les petites radios en langue bretonne, la TV Internet Brezhoweb, le magazine Ya !, les revues Al Liamm, Bremañ, etc.), la langue bretonne reste trop inaudible au quotidien. Certes, on a ici et là quelques émissions sur les chaînes TV et radios bretonnes ou « régionales » (France 3 Bretagne, TV Rennes, Tébéo, Radio Bleu Breizh-Izel, France Bleu Armorique, les radios associatives etc.). Toutefois, la diffusion actuelle n’est pas du tout à la hauteur des enjeux. Nous nous engagerons donc par tous les moyens à renforcer cette diffusion. 82 % de la population désire un avenir pour la langue et c’est tout simplement une question de démocratie et la région tentera au maximum, comme l’a fait le Pays de Galles, de promouvoir aussi une TV régionale en langue bretonne. N’oublions pas que le pourcentage de Basques parlant leur langue était passé de 54 % à 23 % entre 1868 et 1970. Toutefois, grâce à une politique volontariste, on dépasse aujourd’hui les 42 % de basquophones, tous bilingues et souvent trilingues. La réussite est donc possible. Pour la Bretagne, c’est maintenant ou jamais.

– Nous renforcerons l’enseignement en langue bretonne. Il n’est pas normal, dans ce pays français on le sait rétif à la diversité, que 9 % seulement des jeunes Bretons aient accès à leur langue quand les pourcentages sont de 26 % pour le Pays Basque, de 53 % en Alsace et de 77 % en Corse. Nous engagerons à ouvrir à bras le corps ce dossier, en s’inspirant des autres régions françaises qui ont de bien meilleurs résultats, en cherchant aussi en Europe les solutions efficaces qui ont permis aux pays ou régions de valoriser leur patrimoine linguistique, de sauver leur culture.

– Nous ferons de cet enjeu linguistique un axe majeur en déplaçant différents budgets (notamment concernant les transports) afin de valoriser un enjeu bien plus fondamental. Tout n’est pas « une question d’argent ». Mais est-il admissible en 2015 que le budget alloué à la promotion et à la vitalisation de la langue bretonne (3 millions d’Euros) soit plusieurs centaines de fois inférieur aux sommes investies pour le « chemin de fer » (TGV, TER etc.) ?

– Création d’emplois brittophones et gallophones dans l’administration

Langue bretonne : passer à la vitesse

Nous souhaitons une politique volontariste et ambitieuse en faveur de la langue bretonne. Si des avancées notables ont été constatées durant ces dix dernières années, la langue bretonne est encore loin d’être l’une des deux langues de la société bretonne, et c’est ce à quoi nous aspirons : une société où chaque Bretonne et Breton pourrait vivre dans la langue de son choix.
La langue bretonne n’a toujours aucun statut officiel. La charte des langues régionales et minoritaires, dont la ratification était une des promesses de campagne de François Hollande, vient d’être enterrée par le Sénat, résultat d’un jeu politique perfide entre les socialistes et les sarkozystes.
En matière de politique linguistique, il ne faut pas attendre que l’État bouge pour agir. La Bretagne doit avoir les moyens financiers et normatifs pour relever les défis concernant l’avenir de la langue bretonne.
Depuis 2010, la région consacre environ 7,5 millions d’euros à la politique linguistique pour le breton et le gallo. Pour Oui la Bretagne, cette somme est insuffisante et doit être doublée immédiatement pour atteindre 15 millions d’euros.
La « Nouvelle politique linguistique et culturelle » indispensable à la Bretagne est donc un tout. Pour la construire il nous faut en premier lieu obtenir le transfert des compétences et des moyens correspondants à la Région. Dès le début de la mandature nous poserons un acte fort et significatif : la ratification par le conseil régional de la Charte Européenne des langues dites régionales, conformément aux besoins bretons.
L’enjeu est de donner à la langue bretonne un statut de co-officialité visant à protéger, encourager et normaliser son usage dans tous les domaines et à garantir l’emploi officiel du français et du breton à parité sur le territoire de la Bretagne. La politique du conseil régional a manqué d’ambition jusqu’à présent et nous allons changer cela.
L’Office public de la langue bretonne (Ofis Publik ar Brezhoneg – OPAB), EPCC au travail de qualité reconnu de toutes et de tous, sera l’outil privilégié de la région pour la mise en place de la politique linguistique, en partenariat avec le mouvement associatif. L’engagement de l’État et des départements reste faible et des négociations seront entamées avec les partenaires de l’OPAB pour augmenter les dotations.
Enfin, en lien avec les partenaires associatifs, universitaires et spécialistes, l’enjeu est également de réussir à transmettre, diffuser et promouvoir un breton de qualité. Si la quantité est importante (nombre de locuteurs, d’enfants scolarisés en breton, d’adultes apprenant…) la qualité ne l’est pas moins.
L’Office public de la langue basque perçoit 700 000 € de la part de l’État quand reçoit que 152 000 € !

Devant la longueur des engagements pour la langue bretonne nous vous proposons d’en prendre connaissance ici.

  • L’UPR, avec François Asselineau, le parti qui monte malgré le silence des médias » – Jean-François Gourvenec

Rien

  • « Debout la France avec Nicolas Dupont-Aignan » – Jean-François Foucher

Rien

  • « Liste Front national présentée par Marine Le Pen » – Gilles Pennelle

Rien

Mieux transmettre notre culture bretonne

Si nous ne transmettons pas l’histoire, la culture et les langues de Bretagne dès le plus jeune âge, elles disparaîtront.

Nous voulons :

– aider les communes qui mettront en valeur l’histoire, les langues et la culture bretonnes durant les activités périscolaires.
– aider les enseignants du lycée qui s’engageront dans des projets pluridisciplinaires valorisant la culture, les langues, l’histoire et la géographie bretonne

Transmettre résolument les langues de Bretagne

Les langues de Bretagne ne sont plus suffisamment transmises dans les familles. Seul l’enseignement peut les sauver de la disparition.

Nous voulons résolument :

 – soutenir les réseaux scolaires bilingues de la maternelle à l’enseignement supérieur.
– Un nouveau Lycée Diwan à Vannes.
– Renforcer l’action et le budget de l’Office des langues de Bretagne

Nous voulons passer d’un budget de 7 M€ à 10 M€.

Priorité n°18 :Défendons la diversité culturelle, notamment les langues et cultures de Bretagne

Nous ferons de la promotion des langues régionales et de la participation de chacun à la vie culturelle les priorités de notre politique mais pas seulement : nous nous appuierons sur la notion de droits culturels.

Propositions concrètes : Nous doublerons le budget consacré aux langues régionales et augmenterons l’utilisation du breton et du gallo dans les textes produits par la Région.

Devant la longueur des engagements pour la langue bretonne nous vous proposons d’en prendre connaissance ici (p. 174).

Promouvoir l’accès à la culture et aux langues régionales (breton, gallo). Soutenir les associations et agir pour le développement des filières bilingues dans le service public d’éducation, soutenir les écoles Diwan en agissant pour leur intégration dans le service public, renégocier la « Convention entre l’État et la Région pour la transmission des langues de Bretagne » qui n’est pas acceptable en l’état, soutenir la diffusion en langue régionale (radios locales associatives, médias locaux, filière numérique, doublage).

  • « Lutte ouvrière – Faire entendre le camp des travailleurs » – Valérie Hamon

Rien

Et en Loire-Atlantique ?

Suite au rejet de la Charte européenne des langues minorées par le Sénat et aux belles déclarations de M. Retailleau nous lui avons écrit pour connaitre quel serait son programme en faveur de la langue bretonne. Un exemplaire de ce courrier a été adressé a d’autres listes également, mais pour le moment nous n’avons reçu que la réponse de la liste « Partageons plus qu’une région » conduite par Mme Bringuy.

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