Le collectif Ai’ta! a été invité le 15 juin à rencontrer Lena Louarn, vice-présidente en charge des langues de Bretagne et Yvan Le Mevel, directeur de cabinet du président de région. Cette réunion fait suite au courrier d’Ai’ta! adressé au Président de la région Bretagne le 24 avril 2016.
Constatant les refus successifs du gouvernement français, de l’Assemblée Nationale et du Sénat d’agir pour les langues minorisées, il est aujourd’hui évident que la région Bretagne doit être moteur d’une véritable politique linguistique. L’ouverture d’un second lycée Diwan ne peut ainsi pas être le seul acte fort de la mandature, même si c’est un projet nécessaire concernant le développement de l’enseignement en langue bretonne.
Nous avons donc appelé la région à renouveler et à renforcer sa politique en faveur de la langue bretonne. Des exemples précis ont été présentés dans un dossier remis à la région en ligne ici.
Concernant les dossiers symboliques de la SNCF et de la signalétique des voies express gérées par l’Etat, nous attendons que la région applique la convention spécifique signée en octobre dernier entre la région et l’Etat. En effet, aucun obstacle réglementaire ne justifie que ne soit pas mis en oeuvre en Bretagne ce qui est existe dans d’autres régions françaises, à savoir une signalétique bilingue paritaire.
Deux lettres ont été envoyées depuis par notre collectif , l’un au président de la SNCF Guillaume PEPY, l’autre à la DIRO (Direction Interdépartemantale des routes OUEST) .
Nous avons également demandé que les subventions attribuées par la région aux collectivités locales soient dorénavant conditionnées à la prise en compte de la langue bretonne. Cela permettra en effet de ne pas reproduire le fiasco du musée de Pont-Aven où 1,3 milions d’euros ont été financés par la région sans même que le maître d’ouvrage ne pense à la langue bretonne.
Nous souhaitons par ailleurs que davantage de moyens soient mis en oeuvre au sein de l’Office Publique de la langue bretonne afin de redynamiser la charte « Ya d’ar brezhoneg ». Cela est en effet nécessaire pour rappeler les signataires à leurs engagement en terme d’atteinte des niveaux de labélisation. Nous invitons également l’Office de la langue bretonne à saisir l’opportunité de la fusion des communautés de communes et d’agglomérations prévues au 1er janvier 2017 pour donner un nouveau souffle à cette charte. Il est par ailleurs nécessaire de développer un nouveau service dédié aux nouvelles technologies de l’information et de la communication pour répondre aux attentes dans ce domaine.
Pour conclure, il a été rappelé la nécessité de définir un plan pluriannuel et territorialisé de développement de l’enseignement bilingue sur le modèle alsacien (en ligne Convention_opérationnelle_Alsace_pour l’enseignement 2015-2018) .
Un nouvelle réunion aura lieu entre le collectif Ai’ta! et Jean-Michel Le Boulanger afin d’aborder la question du développement de l’offre audiovisuelle en langue bretonne.
Lena Louarn nous a enfin annoncé l’organisation des rencontres régionales de la langue bretonne qui se dérouleront le 15 octobre prochain. Nous attendons d’ici là des avancées concrètes sur les dossiers symboliques évoqués. Nous espérons que l’ensemble des associations et collectifs qui militent pour la langue bretonne au quotidien sur le terrain seront conviés à l’organisation de ces rencontres et qu’elles déboucheront sur un plan d’action précis pour les années à venir.