En mai 2008, la cité de la voile Eric Tabarly de Lorient était inaugurée par Jean-Yves le Drian, président de la région Bretagne. Le musée offrait au grand public la possibilité de découvrir le monde de la voile moderne et des courses au large en trois langues (français, anglais, breton). Toute la signalisation intérieure des différents lieux d’exposition de la Cité de la voile, les panneaux explicatifs ainsi que les jeux interactifs et les bornes multimédia étaient accessibles en breton.
En mai 2015, la cité de la voile réouvrait , suite à quelques mois de travaux, avec une muséographie actualisée et une nouvelle signalétique trilingue : français, anglais, allemand, financée en partie par la région Bretagne à hauteur de 200 000 €. La langue bretonne avait tout simplement été rayée de la carte ! Quelques jours après, le collectif Ai’ta! avait organisé une action de protestation.
Notre collectif avait été ensuite reçu en octobre 2015 par l’agglomération du pays de Lorient. Nous avions également fait des propositions plus globales concernant la présence de la langue bretonne dans l’agglomération (dossier en ligne sur note site). Nous avions également rencontré par la suite en décembre 2015 l’équipe de la cité de la voile.
Depuis… rien !!! La signalétique de la cité de la voile n’a pas été complétée par l’ajout de la langue bretonne, aucune offre de visite guidée pour adultes ou scolaires en breton n’a été mise en place, aucune formation à la langue bretonne d’un salarié de la SELLOR (structure gérant la cité de la voile) sur la base du volontariat n’a été proposée.
Cette situation reflète plus globalement la non-volonté politique de l’agglométion de soutenir la langue bretonne ! En janvier 2012, l’Agglo de Lorient avait portant signé avec l’office public de la langue bretonne l’accord «ya d’ar brezhoneg» (Oui au breton), visant à promouvoir le breton dans la vie publique. L’agglo s’était même engagée à atteindre le niveau 3 de la charte (qui en compte 4) au plus tard fin 2014 (voir ici la délibération de Lorient Agglo du 28 octobre 2011).
Le collectif Ai’ta! a donc remis donc le couvert et a organisé le samedi 22 octobre une « visite militante guidée» de la cité de la voile, en langue bretonne, pour dénoncer le manque de volonté du président de l’agglomération et maire de Lorient, M. Norbert Mérairie, vis à vis de la langue bretonne.
Cette politique de l’éxécutif lorientais apparaît en outre en total décalage avec l’environnement actuel, à l’image du département du Finistère et de la Région qui réfléchissent à une nouvelle phase d’une politique linguistique en faveur de la langue bretonne avec notamment l’idée forte de conditionner les aides financières à la prise en compte de la langue bretonne.