La Mairie de Vannes vient d’installer fin janvier 2017 une signalétique, en français exclusivement,
dans la partie du bâtiment rénové de l’ancienne école de police de Vannes
qui sert aujourd’hui de maison des associations pour la ville de Vannes, alors que l‘autre partie
abrite le collège Diwan du Morbihan depuis novembre 2016 !
Erreur (mais répétée), incompétence des services de la mairie ou tout simplement attitude très « jésuite » (dans la forme péjorative du terme) des édiles de la mairie de Vannes face à la langue bretonne (C’est à dire des déclarations publiques en faveur de la langue bretonne avec de belles paroles parfois fortes émouvantes mais très éloignées de la réalité pratiquée et voulue) ?
Pourtant, tout avait bien « commencé » il y deux ans ! Lors de son élection à la mairie de Vannes en mars 2014, le maire David Robo avait ainsi nommé Patrick Mahé conseiller municipal délégué à la langue et à la culture bretonnes ainsi qu’aux relations internationales. Le collectif Ai’ta ! avait ainsi rencontré le maire et ensuite son conseiller à la langue bretonne avec la remise d’un dossier concernant un ensemble de propositions concrètes pour aller de l’avant en matière de langue bretonne.
Deux ans plus tard, que constate t’on ? Rien ou si peu pour la langue bretonne sinon un recul.
Démonstration :
- la ville de Vannes reste scotchée au niveau 1 de la charte « Ya d’ar brezhoneg » (Oui à la langue bretonne) attribué en 2007 (la charte compte 4 niveaux), un label 2 devait être signé 3 ans plus tard selon les engagements de la mairie . 9 ans après, on attend toujours !
- le nombre des élèves de primaire scolarisés en filières bilingues qui stagne et même diminue depuis la rentrée 2016 à l’inverse de la situation constatée dans les villes de l’importance de Vannes (source : chiffres de la rentrée scolaire de l’enseignement bilingue 2014/2015/2016, office public de la langue bretonne) ,
- la partie en breton du site internet de la ville de vannes qui s’enorgueillait, du temps de l’ancien maire M. Goulard, d’être le site internet le plus important en nombre de mots en breton (mais il y a presque 10 ans! ) n’est plus mis à jour depuis de nombreux mois,
- Le projet d’un second site bilingue de la crèche Babigoù Breizh n’a jamais pu voir le jour faute de soutien réel des collectivités locales , Vannes compris,
- la présence du breton (partielle) dans les deux nouvelles médiathèques de la ville construites depuis 2 ans, pourtant à proximité d’écoles avec des filières bilingues, n’a été in fine mise en place que sous la pression de notre collectif (les projets initiaux ne le prévoyaient pas et une signalétique en breton a été rajoutée dans une second temps),
- les plaques de rue dites « bilingues » (un peu de breton en tout petit) dans le quartier historique du centre ville de Vannes, et mises en place du temps des débuts de l’ancien maire M. Goulard, sont progressivement remplacées par des plaques de rue monolingues quand dans le même temps Quimper et Nantes se mettent à de vraies plaques de rue bilingues,
- la signalisation directionnelle routière, c’est un coup réellement bilingue, un coup partiellement bilingue et un coup en français seulement sans trop comprendre la cohérence de l’ensemble (et cerise sur le gâteau, avec des fautes, la ville de Vannes ne souhaitant pas que l’office public relise ses bons à tirer ! )
- La signalétique patrimoniale récente malgré l’engagement contenue dans la charte « Ya d’ar brezhoneg » de 2007 continue à n’être qu’en français y compris lors de renouvellements,
- la poste centrale rénovée depuis quelques mois s’est vue dotée de quelques maigres panonceaux bilingues quelques mois après sa réouverture (une action plus soutenue et sincère de la mairie de Vannes, et non du bout des doigts, et fruit de nos multiples relances, aurait sans doute permis d’avoir un résultat plus probant !),
- l‘inauguration d’une Ti ar Vro dans les anciens locaux de la fac de droit de l’université de Bretagne Sud avec un bail précaire (3 ans, renouvelable annuellement ensuite, sauf intention contraire de la mairie qui pourra qui pourra expulser ses occupants par simple lettre recommandée 2 mois à l’avance). La mairie a confié précipitamment la gestion effective du premier étage du bâtiment (le second est désert, et l’état du bâtiment « à rafraîchir ») à une entente de pays ne disposant 6 mois après son ouverture d’aucun salarié. Une générosité relative ! Il fallait sans doute trouver une solution de relogement rapide à l’Institut Culturel de Bretagne prié de quitter d’anciens locaux, le château de l’hermine, que souhaitait rapidement récupérer la mairie.
- Enfin , quand le breton est parfois présent c’est 3 à 4 fois plus petit que le français ! On est vraiment loin d’une signalétique bilingue paritaire ! Les affiches de « bonne année » étaient exemplaires à ce titre, nécessitant l’arrêt du conducteur, pour constater que oui , il s’agissait bien de langue bretonne (avec le risque encouru d’accident ! on vous avait bien dit que le breton c’était dangereux sur les routes ! ..)

un tañva ag an traoù a-dreuz
Bref, on se demande à quoi ça sert un conseiller municipal « délégué » à la langue bretonne qui n’a dans les faits aucun pouvoir pour influer quoi que ce soit pour la langue bretonne ! Il est clair que la mairie de Vannes souhaite tout sauf une politique linguistique digne de ce nom !
Mais que penser également des déclarations du maire M. David Robo, au conseil régional de Bretagne, affirmant que la ville de Vannes était prête à accueillir un second lycée Diwan ? Quel sens donner à de tels propos quand dans le même temps rien n’est fait pour développer un environnement en faveur de la langue bretonne ni même développer l’enseignement bilingue ?
Nous ne pouvons que conseiller à M. le maire de Vannes, David Robo, d’aller discuter avec son homologue de Quimper pour voir comment on mène une politique linguistique ambitieuse en faveur de la langue bretonne tant au niveau de la ville centre que dans l’agglomération !